Dans le sillage de Nathalie Magnan

Quel rapport entre Le Semeur de Van Gogh et les nouveaux territoires électromagnétiques ? Entre le sauvetage en mer et le cyberféminisme ? Faut-il encore prendre le mot queer pour une insulte ou pour une affirmation esthétique du moi ? Craindre les prophéties d’Orwell ou celle de Kafka ? Et si l’art était soluble dans le Chthulucène ? Les réponses sont multiples et les navigations transgressives, mais toutes convergent vers la même figure de proue : Nathalie Magnan. Et les enseignements laissés par cette théoricienne des médias tactiques, réalisatrice et exploratrice des gender studies, à laquelle le Mucem consacra du 16 au 18 mars l’événement Trans//Border, qui durant trois jours proposa colloque, exposition et soirées thématiques, précédés d’une semaine d’ateliers préliminaires orchestrés par Zinc, à la Friche la Belle de Mai, et le Mucem autour du Manifeste Cyborg de Donna Haraway, dont Nathalie Magnan fut traductrice dès 2002 et pollinisatrice de la pensée en Europe.

Nathalie Magnan.

Née à Marseille en 1956, professeure en école d’art et cyber(h)ac(k)tiviste, Nathalie Magnan nous quittait bien trop tôt, frappée d’un cancer, le 15 octobre 2016. Le spectre des recherches était large pour cette militante des technocultures qui déplaçait les frontières de l’art, du genre et des sciences, essaimant dans son sillage l’idée que l’art peut être une pratique de la liberté, une plateforme de veille, un ponton pour l’action ! L’événement Trans//Border, initié par Reine Prat, compagne de l’artiste, avec l’association Karéron et un commissariat pluriel, a rassemblé près d’une centaine d’intervenants venus de toute l’Europe. Militants au sein d’ONG, chercheurs, pionniers de la cyberculture et des mouvements LGBT-Queer, auteurs, artistes et nombre d’étudiants en écoles d’art se sont retrouvés vent debout, pour échanger avec le public autour de nouvelles stratégies de navigation. Car, face au durcissement des frontières, aux algorithmes qui déboussolent nos identités singulières, et quand les marchés de l’art empruntent les mêmes routes que celles de l’industrie, mieux vaut savoir tirer des bords et naviguer à vue, hisser les voiles, élargir l’horizon.

A l’abordage !

Borders, Simona Koch, 2010.

Dans les sous-sols du Mucem, l’atmosphère est foisonnante. Elaborée dans l’esprit d’atelier, une exposition jouxte l’auditorium où s’enchaînent les conférences. Quatre étudiantes en école d’art sont réunies autour d’une table, cartes en mains. Elles jouent au Sommet des princesses. Elles se nomment Bagheera, Marge Simpson, Pocahontas… « Vont-elles se rapprocher ou s’éloigner de l’apocalypse, se demande Leslie, qui a conçu ce jeu de stratégie comme une œuvre interactive. Elles doivent intervenir sur des situations de crise. C’est un jeu de coopération, car la partie qui se joue ici est celle d’une histoire commune ! » Pour ce faire, elles interrogent les cartes : ont-elles de la volonté de puissance ? Ou bien des compétences en catastrophe ? « Les règles doivent en être encore affinées », poursuit la maîtresse du jeu. Plus loin, assise par terre, une cravate de bolduc rouge autour du cou, Aurore monte en direct le son de son film sur un ordinateur portable. Elle vient de l’Ecole de Recherche Graphique expérimentale de Bruxelles (ERG), qui présente des projets vidéo. « Nous nous sommes implantés dans les tubes Internet, dit-elle. Nous avons performé des lectures et un jeu que nous appelons le karaoQ. Cela consiste à doubler la bande son de films pornographiques alors que nous filmons, lors des doublages, nos propres corps, avec nos dégaines. » Une autre artiste, Aline, venue des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence, déplace des tas de croquettes sur le sol, dans un cercle, dessinant des îles, façonnant des continents, des cartographies, pendant qu’un chien, sur une vidéo, s’affaire à des actions similaires en déplaçant sa gamelle : « Il faut introduire de l’art et du jeu entre les espèces, explique-t-elle. Dans cette pièce, je joue aussi sur la dimension olfactive, en transgressant les frontières du cercle avec l’odeur des croquettes qui se répand dans toute la salle. » Sont également exposées les cartographies géopolitiques des collectifs Forensic Oceanography et Hackitectura, près d’un pôle librairie mis en place par le Mucem et d’une animation signée Simona Koch, Borders, faisant disparaître les contours frontaliers de la planète bleue dessinés au crayon. Un peu plus loin, dans un machinima d’Isabelle Arvers, Heroic makers versus Heroic land, primé lors de l’édition 2017 du Lumen Prize, apparaît en 3D l’un de ces héros de la jungle, Zimako Mel Jones, venu tout droit de Calais où il a fondé l’Ecole du Sentier des Dunes, pour nous faire part de ses traversées. Pendant que d’autres peaufinent leurs présentations, le projet Streambiosis de rAAdio cAArgo et RadioRadio de l’ENSBA de Bourges, où enseignait Nathalie Magnan, émettent en temps réel des téléscopages sonores.

Traversées tactiques

L’affiche de la manifestation Trans//Border.

L’allégorie de la mer est omniprésente : l’image de Nathalie Magnan flotte sur la cloison qui sépare l’exposition de l’auditorium, tel le capitaine en soute de ce transbordage ; car, elle était aussi navigatrice, investigatrice du projet récurrent Sailing 4 Geeks, initié en Finlande en 2004 dans le cadre de l’ISEA (Symposium international des arts électroniques). Une aventure qui combinait les logiques rigoureuses de la voile avec les cybertechnologies, explorant, dès 2005, les datas et les conditions de navigation rencontrées par les migrants dans le détroit de Gibraltar. Cette question des frontières, traitée par des artistes sous l’angle des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), a souvent été relayée par Isabelle Arvers et mise en œuvre dans plusieurs expositions, telles que L’antiAtlas des frontières, à Aix-en-Provence, Marseille et Paris. Pour l’événement Trans//Border, celle-ci avait convoqué, dans la même série de conférences, des artistes designers et activistes, membres d’associations comme le Gisti – qui associe juristes et travailleurs sociaux sur le sujet des migrations –, un capitaine de marine marchande, Erwan Follezou – cofondateur de SOS Méditerranée (association européenne de sauvetage en mer) –, une politicienne européenne, Malin Björk, ou encore le chercheur, réalisateur et porte-parole de Watch the Med, Charles Heller, qui exerce une veille sur les conséquences mortelles des politiques de contrôle en pays frontaliers. Ces membres de la société civile nous ont rappelé quelques chiffres – 27 000 sauvetages menés en trois ans à 20 kilomètres des côtes par SOS Méditerranée – et les lois internationales en vigueur – ne serait-ce que celle de la mer, qui, depuis l’accident du Titanic, exige qu’on ramène vers le port le plus sûr toute personne en danger. Charles Heller a notamment cité Michel Foucault qui écrit, dans Préface à la transgression : « Alors que les Etats tentent d’ériger les frontières de notre humanité, il faut sans cesse inventer de nouveaux outils pour exercer notre droit regard […] Il nous faut regagner l’avantage tactique. » Face à la criminalisation de leurs actions humanitaires, nos interlocuteurs ont ainsi présenté leurs stratégies déployées pour sauver des vies à la barbe des milices et des gardes-frontières, alors que les collectifs d’artistes et designers ont évoqué des postures de résistance pour le futur : Time’s up, basé à Linz, travaille, par exemple, sur la création de structures originales qui reposent sur des principes de constructions navales reconnectant l’Homme et son environnement local.

Essaimer en trois dimensions

Le voyage des semences.

S’appuyant sur la structure européenne en constellation BolwerK, les Futurefarmers naviguent depuis deux ans entre Oslo, Istanbul, Cardiff, Anvers et l’île de Jersey, dans le sillage d’une action de plus grande envergure connue sous le nom de Seed Journey. Initié par Amy Franceschini à San Francisco en 1995, Le voyage des semences réunit à bord d’un voilier des artistes, agriculteurs, scientifiques et boulangers dans un projet de migration inversée qui consiste à renvoyer vers leurs terres d’origine, les vallées du Tigre et de l’Euphrate, des graines cultivées en Occident. Cet autre type de sauvetage a pour but de protéger le droit et l’accès des petits cultivateurs à ces sources de nourriture et de vie qui nous appartiennent et que l’industrie s’obstine à vouloir breveter. Lors d’une action performée, Marthe Van Dessel, initiatrice du projet BolwerK, a souligné l’analogie entre les techniques de semaison manuelle et de radio diffusion qui, portées par le soleil et la ionosphère, rayonnent et diffusent une information encodée, susceptible de se développer à partir d’un territoire ciblé. « Nous devons davantage jouer avec le champ électromagnétique et les ondes hertziennes, dont nous n’explorons le spectre que depuis moins de 150 ans », dit-elle, affichant Le Semeur de Van Gogh à l’écran alors qu’elle nous distribue des graines sur un fond sonore d’ondes radiophoniques.

Défier Kafka et relire Orwell

Les rencontres de la journée de samedi convoquaient de nombreux pionniers de la cyberculture, dont Nathalie Magnan avait modéré et relayé les réseaux, tels que NetTime, une liste de diffusion exerçant un regard critique sur le Net (primée à Ars Electronica d’un Golden Nica), ou encore le groupe Zelig, véritable observatoire des médias autonomes. Aux côtés d’hacktivistes et d’artistes tacticiens tels que Jacques Servin, membre des Yes Men, qui se sont introduits comme des auteurs de canulars dans les grands meetings du capitalisme américain, ou bien Geert Lovink, critique et théoricien hollandais, directeur de l’Institute of Network Cultures à Amsterdam, d’autres précurseurs, parmi lesquels Valentin Lacambre, fondateur du bureau d’enregistrement de noms de domaine et hébergeur Web Gandi, « sailing Geek » et développeur d’une des premières routines permettant de créer des passerelles entre le minitel et les premiers BBS, sont venus débattre de la politique des logiciels, de la surveillance de masse et du sort des lanceurs d’alerte, au moment même où les réseaux sociaux virent aux spéculations les plus politico-mercantiles.
Tout un pan de l’avant-garde créative de la cyberculture s’est retrouvé au Mucem, le temps d’un week-end ; une telle réunion ne s’était pas produite depuis des années. Mais là encore, il ne s’agissait pas de sombrer dans la critique et la désillusion : « Jamais nous n’avons eu autant d’outils à notre disposition », relève le journaliste et réalisateur Jean-Marc Manach, spécialiste des questions de surveillance et de vie privée, bien avant les révélations Snowden. A la question, « Faut-il avoir peur des algorithmes ? », il répond : « Mieux vaut en connaître les protocoles et en comprendre les usages, car le problème n’est pas tant la censure ou la surveillance de masse, très contraignante, voire techniquement impossible à gérer, mais plutôt la libre remontée des informations. » Sans parler des traces qu’on laisse sur la toile ! « Il faut peut-être mieux s’armer contre les prophéties de Kafka que contre celles d’Orwell », conclut le cofondateur des Big Brother Awards. A méditer. Alors que la plasticienne Louise Drulhe nous présente une cartographie spatialisée de son analyse critique d’Internet et des enjeux politiques et socio-écomiques qui s’y rattachent, d’autres artistes font l’apologie, démonstrations à l’appui, de logiciels et réseaux libres. Tout un héritage que Nathalie Magnan attribuait notamment aux hacktivistes et qui, selon elle, « permet de mieux se situer dans les batailles autour du copyright, de la liberté d’expression, de la protection de la vie privée et de la lutte contre le contrôle de nos agissements en ligne ». Webmaîtresse et réalisatrice, elle avait, en 1996, conçu la 163e émission L’Œil du cyclone autour de la rumeur médiatique : « Y a pas de fumée sans feu, et en plus c’est vrai ». Son film proposait un florilège de canulars et chocs psychologiques engendrés par les médias télévisuels, visant à ostraciser et déstabiliser des personnalités politiques ou des artistes, nous laissant entrevoir vingt ans plus tôt, et avec beaucoup d’ironie, les Fake news d’aujourd’hui.

Transfert, Trans fair

Perfomance Chelsea Manning par Anne Laforet.

Entre deux tables rondes, sur le ton de la méthode de relaxation ASMR (pour Autonomous sensory meridian response ou Réponse autonome sensorielle méridienne) et empruntant le vocabulaire du soin, la performeuse Anne Laforet simule un chat imaginaire avec la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, nous donnant à voir dans cette construction symbolique de véritables archives (tweets, posts Instagram, extraits médiatisés, etc.) liées à l’arrestation de Chelsea, analyste militaire, née Bradley Edward Manning aux Etats-Unis, condamnée et incarcérée pour avoir transmis des documents militaires classifiés à Wikileaks, en 2010. Des questions de la transmission ou de la réactivation de l’information à celles de l’intégrité ou de l’identité de la performance, toutes résument la pluralité des enjeux de société technologico-artistiques imbriqués que Nathalie Magnan drainait dans son sillage. Comment, d’ailleurs, archiver et rendre compte de l’œuvre pluridisciplinaire laissée par cette activiste des cultures en marge bien avant l’Internet ? « En utilisant l’outil LibViz, récemment développé en coopération avec Ping de Nantes et Labomedia d’Orléans », répond l’écrivain et journaliste d’investigation Ewen Chardronnet qui, avec d’autres chercheurs, doctorantes et doctorants de l’Université de Rennes, s’est adonné à l’exercice, dont un compte-rendu a été proposé en ouverture du colloque. « Cette datavisualisation permet de naviguer dans les multiples sujets que Nathalie Magnan a abordés et de retrouver les organisations et personnes qu’elle a croisées », explique l’auteur de Mojave Epiphanie, une histoire secrète du programme spatial américain, récemment paru aux éditions Inculte, qui met en lumière les relations qu’entretenaient artistes et scientifiques avant et après la Première Guerre mondiale. Près d’une vingtaine d’étudiants de l’Ecole supérieure d’art de Lorraine ont également exploré les archives audiovisuelles de l’enseignante, pour y greffer leurs propres recherches diffusées dans un live audiovisuel mixé lors d’une soirée Trans//Border.

Transcender le genre

Nathalie Magnan était une cyberféministe militante, capable d’organiser, au pied levé, un FISEA Off au centre de documentation des Beaux-Arts de Paris, autrement dit toute une journée dédiée aux femmes artistes du multimédia, sachant qu’aucune d’entre elles n’avait été conviée au Symposium international sur les arts électroniques (FISEA), organisé en 2000 dans la capitale. Porte-parole des cultures en marge, elle était aussi lesbienne et ne se laissait pas enfermer dans un quelconque ghetto. Dès 1992, elle collabore à la revue Gai Pied Hebdo, qui ouvre ainsi ses colonnes aux femmes. Coorganisatrice du Los Angeles Gay and Lesbian Film Festival en 1984, elle participe dans les années 1990 au Festival New Queer Cinema, à l’American Center de Paris, et devient cofondatrice du Festival de films gays et lesbiens de Paris, en 1994. L’émotion est à son comble, samedi 17 mars dans le grand hall d’entrée du Mucem, quand, faisant face à une marée de projections océanes et une belle assemblée transgénérationnelle de tous bords, Alain Burosse, ex-responsable des programmes courts de Canal + et de plusieurs de ses émissions cultes – le fameux Œil du cyclone, Avance sur image ou Imagina – élucide son propre coming out, avant de lancer la projection de Lesborama, un film réalisé par Nathalie Magnan, en 1995, pour La Nuit Gay de Canal +. Conçu comme une sorte de mashup manifeste et joyeux, le film de 30’ alterne, par un habillage graphique tonitruant, les témoignages percutants d’intellectuelles et d’artistes avec des images de la rue, des extraits de cinéma d’auteur(es), de séries B aussi diaboliques que géniales, mettant en scène, pour le plaisir de tous, des femmes qui aiment les femmes.
« Ce sont des combats politiques d’acteurs culturels militants qui se croisent et se transmettent ici, témoigne Martine Neddam, mieux connue sous le pseudonyme de Mouchette.org, plasticienne et enseignante vivant depuis quelques années à Amsterdam. Que l’on soit en quête d’identité sexuelle ou d’identité tout court, ce sont des traversées de frontières dans tous les sens du terme et dont la violence des parcours se ressemble souvent, d’où un effet d’empathie et la nécessité de se retrouver ici, avec le public, pour échanger des armes. »

Conférence « Les technologies alternatives et open source » : de gauche à droite, Marthe Van Dessel, Tim Boykett, Isabelle Arvers, Pablo DeSoto et Ewen Chardonnet. Au fond, une cartographie réalisée par le collectif Hackitectura.

L’écosexe et la pensée queer

Les trois soirées du week-end, ainsi que la journée du dimanche chapeautée par l’artiste Chloé Desmoineaux, dont on pouvait – sans s’offusquer de leur lubricité – caresser les plantes vertes suspendues à l’entrée de l’exposition, ont mis le cap sur un nouvel horizon : l’écosexe. Et si nous changions notre relation à la Terre, non plus considérée comme notre mère, mais comme notre amante ? C’est ce que proposent de concert le philosophe Paul B Preciado, spécialiste de la théorie queer et un des curateurs de la 14e édition de Documenta, assis au côté d’Erik Noulette, directeur de la plateforme Emmetrop, à Bourges, œuvrant pour une insémination démocratique de l’art et des cultures marginales dans la vie quotidienne. Ainsi était introduite la projection de Goodbye Gauley Mountain, le film de Beth Stephens et Annie Sprinkle, repéré en 2013 par Isabelle Carlier, directrice de l’association Bandits-Mages et du festival éponyme. Alors que les deux artistes américaines, écosexuelles, amoureuses, théoriciennes et activistes pratiquantes s’engagent pour sauver les Appalaches outragées par l’exploitation des mines de charbon, dans l’ouest de la Virginie, le Chthulucène et ses espèces camarades* continuent de semer le trouble ! Des débats entre art, science et littérature, proposant de symbiotiques interactions entre humains, machines, algues et vers marins, ont ouvert de nouveaux horizons à l’égard des générations futures, faisant flotter le drapeau Haraway sur le paquebot Mucem. Nathalie Magnan, qui fut non seulement l’assistante de l’éminente philosophe et traductrice en français de son Cyborg Manifesto, est aussi la réalisatrice du film politiquement queer de 28’ : Donna Haraway Reads the National Geographic on Primates. Projeté juste après le documentaire – somme toute plus universitaire – de Fabrizio Terranova, Donna Haraway: Story Telling for Earthly Survival (77’), il met joyeusement en scène la primatologue dans un sketch avec Koko le gorille, questionnant notre rapport à la nature au cours d’une épopée anthropologique féministe. Sortir d’une vision hégémonique de l’homme sur la Nature, déplacer les frontières entre les arts, les technosciences et les espèces par une pensée queer… le spectre des combats menés par Nathalie Magnan était large, mais le cap toujours tendu vers l’émergence de nouveaux horizons.

* Une proposition de Maria Ptqk pour le musée en du Jeu de Paume virtuel, d’octobre 2017 à mai 2018, en hommage à Nathalie Magnan (1956–2016), théoricienne des médias, traductrice de Donna Haraway, et à l’origine de la diffusion de sa pensée dans le monde francophone.

Crédits photos

Image d’ouverture : Spider Alex présente des serveurs féministes, lors de la conférence « L’Internet critique entre (des)illusions et spéculations »  © Isabelle Arvers, Kareron  – Nathalie Magnan © Photo Orevo – Borders © Simona Koch, photo Orevo – Affiche de Trans//Border © photo Orevo – Le voyage des semences © Photo Orevo – Performance d’Anne Laforet © Photo Monica Vlad-CC BY-SA – Conférence « Les technologies alternatives et open source » © Photo Orevo
Les vidéos sont signées Orevo

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