Saloua Raouda Choucair s’est éteinte à 101 ans

Saloua raouda ChoucairNée en 1916 à Beyrouth, Saloua Raouda Choucair comptait parmi les pionniers de l’art abstrait. La peintre et sculptrice libanaise s’est éteinte ce vendredi 27 janvier, à l’âge de 101 ans. Si elle fut l’une des premières artistes arabes à participer au Salon des Réalités Nouvelles à Paris – en 1948, elle avait rejoint les Beaux-Arts de Paris pour étudier auprès de Fernand Léger –, et reçut de nombreux prix, son travail fut cependant longtemps incompris au Moyen-Orient – elle ne vendit sa première pièce dans son pays natal qu’en 1962 – comme dans le monde de l’art occidental. « J’ai assimilé l’essence de la religion musulmane en utilisant les formes droites et enchevêtrées, en gardant la mentalité d’un personnage qui appartient au XXe siècle et qui ne veut nullement copier l’art ancien, avait-elle confié au quotidien libanais francophone L’Orient-Le Jour. J’essaie en plus de créer un style nouveau tout en m’inspirant de la culture, de la poésie, de la philosophie arabes. » Il faudra attendre 2011 pour que soit organisée à Beyrouth, sous le commissariat de son compatriote Saleh Barakat, une première rétrospective d’envergure internationale. Des centaines d’œuvres, pour beaucoup présentées pour la première fois au grand public, y témoignaient d’un demi-siècle de recherches s’inspirant de la science, des mathématiques, mais aussi de l’art islamique et de la poésie. En 2013, c’était au tour de la Tate Modern de Londres (voir le reportage vidéo ci-dessous) de lui rendre un hommage appuyé par le biais d’une exposition monographique. Visuel : Saloua Raouda Choucair dans son atelier en 1974. Photo courtesy Saloua Raouda Choucair Foundation.

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