La rue pour cimaise à Toulon

Tout au long des 14 dernières années, le centre historique de Toulon a été au cœur d’un vaste programme de renouvellement urbain baptisé La Rue des Arts, entremêlant culture, commerce, habitat et urbanisme. Inaugurés officiellement le 12 mai dernier, les nouveaux atours du quartier de la rue Pierre-Sémard comprennent, entre autres, un système d’accrochage de photographies en extérieur permettant de présenter des expositions à ciel ouvert et à destination de tous les publics. Intitulée Là où ça danse, l’exposition inaugurale met en lumière les travaux de deux jeunes photographes : la Française Marikel Lahana et la Belge Lore Stessel, deux artistes s’intéressant plus particulièrement à la danse et à la représentation des corps. « Il ne s’agit pas pour ces deux artistes de faire de la danse image, mais plutôt d’amener l’image à se faire danse, précise Christian Gattinoni, cocommissaire de l’exposition avec Anne Cartier-Bresson. Marikel Lahana, au lieu de se confronter à la seule presque perfection de la scène, recherche son instant T dans l’avant, dans la mise en œuvre du studio, lors des répétitions ou des filages. (…) Le corps en danse que cerne Marikel Lahana est paradoxalement dans un lâcher-prise qui le plonge dans une intensité de présence à l’état pur. S’appuyant sur la façon dont Anne Teresa De Keersmaeker a produit ses gestes à partir de ceux du quotidien jusqu’à les transporter loin de nous, les faire silencieux, abstraits, Lore Stessel propose quant à elle à ses modèles de performer, là pour elle seule, certains moments du quotidien qu’elle soulève jusqu’à les faire devenir danse. » Là où ça danse est à découvrir jusqu’au 12 septembre. Visuels : De gauche à droite, Links & Embody, Katia Petrowick, Sing the Body Electric, Genève, Marikel Lahana (2013-2017) et Bruxelles #01, série Hotel Room, Lore Stessel (2014-2017).

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