Dix minutes, montre en main, pour quitter le détroit parisien de la gare du Nord, rejoindre les berges du lac d’Enghien-les-Bains et découvrir les productions contemporaines des rives du Bosphore. C’est la saison de la Turquie. Le centre des Arts de la station thermale déjoue les préjugés de l’Empire jadis byzantin puis ottoman et de l’Etat turc actuel en jouant de la station numérique. Entre humour et mise en situation, l’observateur est directement capté, invité, sinon dématérialisé pour appréhender les recoins d’Istanbul. Avec la vidéo interactive de Beliz Demircioglu, The crowd in us (La foule en nous), le spectateur est projeté à son insu dans des cartes postales sépia aux minarets d’antan. Entre support technique et nostalgie de lieux où rode le fantôme enveloppé d’un burnous de Pierre Loti, il déambule, comme dérouté. Dans la théâtrale ruelle de jungle urbaine stambouliote Urban Squeeze (La densité urbaine), la plaine d’Anatolie disparaît dans des zigzags de bulldozer. Cette animation de Gulay Yigitcan mesure l’avance inéluctable des futurs urbains. « Istanbul est-elle la capitale de la Turquie ? », façon question à choix multiple digitale, Devrim Alpöge, qui vit à Paris, présente sur un écran géant les mimiques d’un public turc qui s’anime au gré des bonnes réponses. Dès lors, avec Mission possible, les stéréotypes s’effacent devant le thème de la civilisation. Gulay Yigitcan, en accentuant les gros plans, détourne le Celluloïd des écrans vidéo en vaporisant des senteurs de café et de pétales de roses, patrimoine sensoriel immuable de l’ancienne capitale. Voir, sentir, toucher, entendre, se projeter à la source des perceptions et des sens multiples de ces « corps de synthèse » : le collectif boDig09 partage ses envies numériques à la croisée des cultures de l’Orient et de l’Occident. Par leur diversité, ces créations dévoilent une Constantinople didactique et offrent un aperçu des métissages culturels et humains dont la Turquie s’est longtemps voulue le creuset. A leurs aises sur des ponts suspendus aux mondes imaginaires du Bosphore, les facétieux de boDig09 poursuivent et entretiennent le lien culturel ; et ces interfaces numériques et byzantines demeurent dans la continuité des vieilles vertus cosmopolites de l’ancienne Byzance.
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