J-5 pour la 69e édition du salon Réalités Nouvelles qui s’apprête à ouvrir ses portes le week-end prochain au Parc Floral de Paris, dans le XIIe arrondissement. Devenue un rendez-vous incontournable de la scène internationale de l’abstraction, la manifestation, qui a la particularité d’avoir toujours été organisée par des artistes – elle a été lancée en 1946 par Sonia Delaunay, Auguste Herbin et Jean Arp, entre autres –, offre de découvrir les œuvres de pas moins de 400 créateurs disséminées sur 4 000 m2 ; essentiellement peinture et sculpture, mais aussi dessin, gravure, vidéo et photographie sont comme chaque année mis à l’honneur. Le salon entend également, et surtout, être un temps d’échange et de rencontre – entre artistes et avec le public –, s’inscrivant dans une forme de continuité tout en regardant résolument vers l’avenir. En témoignent les temps forts de cette édition 2015. Un hommage à Kasimir Malevitch (1878-1935) prend la forme d’un accrochage imaginé par les artistes présents sur le salon en écho à la première exposition suprématiste – Dernière exposition futuriste de tableaux 0.10 – où fut dévoilé il y a tout juste cent ans le célèbre Carré noir sur fond blanc. Un colloque, auquel participeront des spécialistes du peintre russe, des critiques et des conservateurs, est programmé, le samedi 24 octobre entre 16 h et 18 h, autour des enjeux et problématiques de la monstration de l’abstraction et de sa réception sociale. Comme en 2014, un espace est dédié aux relations art-science ; il doit accueillir trois installations conçues par le collectif Labofactory* : Exoplanète – une évocation poétique de l’univers par le biais de phytoplancton bioluminescent –, L’infini : Ressauts versus tourbillons – où s’entremêlent physique, mathématiques et spiritualité – et Redshift n°2, Malevitch dialogue avec Takis – qui offre une expérience de réalité augmentée purement analogique – jouent chacune à leur manière avec nos sens pour mieux nous inviter à renouveler notre perception du monde. Une quatrième installation, Manifeste de Bifurcation – une fontaine dont les jets d’eau soudain se figent… – est le fruit d’une collaboration entre les artistes Tania Le Goff et Olivier Di Pizio, le chercheur Pierre Carles – Laboratoire Fluides, Automatique et Systèmes Thermiques du CNRS et de l’Université Paris-Sud –, le plasticien et architecte Christian Delécluse et le compositeur XX-C. Enfin, l’édition 2015 de Réalités Nouvelles sera l’occasion d’apercevoir un pan de la toute jeune création dans le cadre d’une carte blanche confiée cette année à Yvan le Bozec, enseignant à l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne (Quimper), afin de mettre en lumière, dans une section spécifique, les travaux de futurs ou récents diplômés.
* Initié par Jean-Marc Chomaz, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Ecole Polytechnique, et l’architecte-designer Laurent Karst, le collectif Labofactory mène des recherches art-science qui explorent des grandes questions sociétales, telles la place de l’homme au sein de son environnement, notre rapport au temps, à l’espace, au vivant. Les pièces présentées sur le salon ont été conçues en collaboration avec Julie Lafaurie-Janvore, avec la participation d’Antoine Garcia, Caroline Frot, Gaétan Lerisson, Camille Duprat, Anouk Dagui, Evelina Domnitch, Dmitry Gelfand, Gaële Perret, Arnaud Prigent et Jérôme Brossard.