Jim Coverley – La douleur sublimée

Les sculptures de la série Skin (Peau) de l’artiste londonien Jim Coverley ont la particularité de susciter chez le spectateur un sentiment trouble où se mêlent à la fois l’émerveillement et l’effroi. Une ambivalence qui se caractérise par un raffinement esthétique extrême et un discours acéré sur les souffrances et les tragédies humaines face à la tyrannie et aux servitudes que génère une certaine mythologie moderne. Evoquant les cicatrices infligées par la chirurgie réparatrice ou esthétique, l’artiste s’ingénie à transcender la douleur en l’habillant d’élégance et de beauté. Draps et taies d’oreillers usagés usurpent l’enveloppe corporelle ; il les plisse, les tord et les transperce de clous ou d’épingles en une inquiétante et superbe mise en abyme du corps. A l’aide d’un scalpel, d’un geste clinique, il découpe, dissèque, suture avec l’espoir d’en extraire la vulnérabilité de l’être, d’en révéler l’immuable, l’universel. Empruntant au savoir-faire des arts traditionnels de la dentelle et du papier découpé, l’œuvre de Jim Coverley offre une vision organique, complexe et fragmentée qui s’expose en autant de témoins de notre humaine condition.

GALERIE

Jim Coverley|Yoke|2008