Fabien Mérelle – Contes cruels d’un tendre poète

« Mes animaux sont des métaphores de l’existence », nous confie Fabien Merelle* dans son atelier de Montreuil. Invoqués dans ses dessins à l’encre noire, ils accompagnent l’artiste dans les mises en scène de son quotidien comme celui de son entourage : tantôt le dessinateur est rongé par le crabe du cancer, écrasé sous le poids de l’éléphant, enserré par les tentacules de la pieuvre, bringuebalé sur le dos d’un dindon géant… Ces œuvres sur la transformation et la mémoire invitent les mythes grecs ou sont le fruit d’inspiration plus récentes, comme le personnage de BD de Windsor Mac Kay, Little Nemo. Toutes sont le reflet d’une pensée extrêmement structurée qui ne laisse rien au hasard, jusqu’aux jeux d’échelle dont l’artiste s’amuse à l’envi. La condition humaine s’en trouve souvent mise à mal, incapable de se libérer de ses propres carcans, empêchée d’évoluer. Si l’homme, dans ces dessins, s’acclimate de sa position d’espèce dominante, il expérimente, seul, la limite de ses instincts, de sa perception des autres animaux, de son environnement. Le bestiaire de Fabien Merelle est ici le symbole d’une animalité proche mais refoulée par les humains, côtoyant leur quotidien sans en être véritablement les acteurs. Si nous nous rapprochions de l’instinct animal qui demeure en nous, s’interroge l’artiste, gagnerions-nous en humanité ?

* Fabien Merelle a reçu le Prix Canson en 2010, dont la vocation est de « distinguer le travail d’un artiste dont l’œuvre témoigne d’une véritable recherche avec le papier ». Dans ce cadre, certains dessins ont été exposés à l’Armory Show 2011 à New York et à ArtParis 2011.

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