Vincent Abadie Hafez

« Influencé très tôt par les représentations rupestres préhistoriques, c'est plus tard, et naturellement que je prends part au développement du mouvement graffiti dès la fin des années 1980. Au fil du temps, ma démarche s'est enrichie d'inspirations issues aussi bien de mouvement artistiques comme l'abstraction lyrique (art informel avec G.Mathieu, H.Hartung, J.Degottex, Jay Defeo, G.Titus-Carmel) ou la figuration libre que d'influences comme les Arts Premiers, l'écriture et l'art des anciennes civilisations. Ma production artistique est à la croisée des premières représentations écrites et d'un langage graphique “moderne”, toujours basée sur une relation intime avec le support, à la recherche d'un juste équilibre entre le geste instinctif et la composition réfléchie. Un éventail de technique et de médium allant du graffiti, au volume, en passant par la calligraphie et la gravure, me permet de mettre en exergue des questionnements comme le lien qui unit l'Humanité quant à ses origines au sein d'un mouvement commun (rapport à l'unicité / images fractales). Actuellement par le biais d'une recherche sur la “matrice”, élément fondamental pour le travail de gravure et plus particulièrement “l'eau forte” je mets en avant un travail sur la trace, l'empreinte (au sens moral / physique) qui apporte un questionnement sur l'action de l'Homme et ses répercussions. Pour fnir, l'idée d'altération, de début et de fin, qui s'appuie sur le concept ancien de cyclologie, de mouvement du temps et de cette phrase célèbre faussement attribué à Lavoisier mais initialement énoncée par Anaxagore de Clazomènes : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.” qui laisse entrevoir la fragilité de la matière par rapport au temps, englobe l'ensemble de cette recherche. » Vincent Abadie Hafez. Visuel : Urban Jalousy 2, Vincent Abadie Hafez, 2017.