Soly Cissé

« Pénétrer dans la sphère esthétique de Soly Cissé, c’est un peu prendre le risque de pérégriner dans un univers inconnu. Elle fait naître dans l’esprit du spectateur l’ombre d’un doute. Elle ne ressemble à aucun autre et il est impossible de le rattacher à des notions rassurantes. Si l’on y rencontre des figures, ces dernières échappent à toute définition. Il n’est rien en lui qui ne soit troublant et même légèrement dérangeant. Et pourtant, quand on les observe avec attention, ses œuvres se révèlent captivantes au sens plein du terme… Les œuvres de Soly Cissé possèdent une grande poésie. Une poésie d’une teneur paradoxale. Mais celle-ci n’a la possibilité d’émerger qu’à la condition sine qua none de ne pas reproduire des schémas convenus. Tout chez lui échappe aux conventions. Il ne peint pas des images, mais s’efforce de rendre tangibles des moments fugitifs et vibrants, des moments qui sont ceux-là qui fournissent la matière première de sa recherche picturale, qui n’est ni européenne ni africaine à proprement parler (et encore moins une synthèse forcée et par conséquent faussée des deux), prenant de part et d’autre ce qu’il lui convient pour alimenter sans cesse l’extraordinaire richesse de son royaume intérieur, unique et fascinant, où l’illusion devient réelle et où la réalité, quelle qu’elle soit, se fait illusion… » Gérard Georges Lemaire, historien de l’art. Visuel : La rencontre, Solly Cissé, 2017.