La photographie et ses dérives | Exposition collective

Sont ici présentés les travaux de huit photographes qui ont une pratique non conventionnelle de leur médium, qui le détournent de son usage habituel. Ce sont quelques-unes de ces dérives – en rien exhaustives –que le visiteur est invité à découvrir à travers des travaux dont la diversité devrait le surprendre et, nous l’espérons, l’enchanter. Chacun d’entre eux, à sa manière, réussit à arracher le médium photographique à son ghetto traditionnel de représentation prétendument objective de faits visuels, à en finir avec cette fatalité d’aliénation historique et sociale, pour, à l’instar des autres médiums plastiques, en faire un outil d’investigation et de remise en cause de notre monde. Pour reprendre les mots de Barthes : « Il s’agit de produire –par une recherche difficile –un signifiant qui soit à la fois étranger à l’art (comme forme codée de la culture) et au naturel illusoire du référent. » Signifier plutôt que représenter… Ces huit artistes illustrent un spectre très large des pratiques photographiques contemporaines, de cette recherche d’un sens qui nous interpelle, tant dans sa forme que dans son fond : photomontage et ironie (Pierre Duquoc), portraits mouvants (Loïc Jugue), proximité avec la sculpture (Alain Rivière-Lecœur), images indirectes (Laetitia Lesaffre), art urbain (Françoise Peslherbe), fusion avec un matériau industriel (Caroline Leite), ethno-anthropologie (Pauline Moukoukenoff), fabrication de monstres (Thibault Messac). Visuel : Hot dog commando, Pierre Duquoc, 2018.