Patrick Neu | Echos

Ses œuvres font appel à des gestes d’une grande précision : confectionner une tunique à partir de milliers d’ailes d’abeilles ; reproduire une armure de samouraï en cristal ; dessiner à la pointe sur de la suie déposée sur du verre ; tisser un voile en cheveux naturels ; des gestes méticuleux et fastidieux que l’artiste répète et qu’il accomplit souvent seul dans le secret de son atelier. L’extrême concentration et la minutie qu’impliquent ses œuvres, caractérisent l’ensemble du travail de Patrick Neu. Il s’oriente vers une certaine difficulté et choisit des matériaux qui nécessitent maîtrise et dextérité. Patrick Neu détourne des savoir-faire traditionnels et des matériaux pour un usage insolite. Depuis 1996, il utilise le noir de fumée pour reproduire des oeuvres de Jérôme Bosch, d’Holbein ou de Rubens. Il applique la suie à l'aide de bougies à l’intérieur de vitrines ou de verres à pied en cristal et dessine sur sa surface des scènes bibliques ou emblématiques de l’histoire de la peinture. Patrick Neu possède une culture qui dépasse largement le champ strict de l’histoire de l’art : bénitiers, chasubles, marionnettes d’ombres du Cambodge, de Chine ou encore d’Inde, armures de samouraï, services en cristal, etc. occupent son espace de vie et de travail. Tous ces éléments constituent la grammaire de cet artiste qu’il revisite dans ses œuvres. Visuel : Vue de l’exposition Patrick Neu, CEAAC, Strasbourg, 2007. Photo Rémi Villaggi / ADAGP.