Lionel Sabatté | La sélection de la parentèle

On a pu voir dans la théorie darwinienne, qui fait de la compétition entre les individus le principe moteur de l’évolution, une justification du capitalisme et du colonialisme. En apparente contradiction, la théorie de la sélection de parentèle, développée par l’anglais William Donald Hamilton en 1964, permet d’expliquer l’apparition, au cours de l’évolution, d’un comportement altruiste entre organismes. Ces instincts augmenteraient avec l’apparentement, sous l’effet de la sélection naturelle. En concevant son installation pour la cour du musée de la Chasse et de la Nature, Lionel Sabatté a souhaité se référer explicitement à cette théorie, à laquelle il emprunte le titre de son installation. Celle-ci se compose de trois sculptures – un arbre et une silhouette humaine et un animal acéphale –, qui forment les pôles d’une figure triangulaire. Lionel Sabatté signifient ainsi leur interdépendance. Les figures humaine et animale sont réalisées en béton teinté. Laissées partiellement apparentes, les tiges de métal qui les structurent expriment le mouvement tout en donnant une impression de vulnérabilité qui suscite notre empathie. A l’inverse, l’arbre est directement emprunté à la nature comme une sorte de « ready-made » botanique. Toutefois, ses branches s’ornent d’une étrange floraison artificiellement constituée de peaux humaines. Visuel : La sélection de la parentèle, Lionel Sabatté, 2017.