Jean-François Lacalmontie | Matière à doutes

Le temps fait partie de la pratique de Jean-François Lacalmontie. Il y a le premier temps le plus long, celui du dessin qui fait apparaître et libère les images et les « objets ». Au départ sur la page blanche de son carnet, il laisse divaguer sa plume trempée dans l’encre. Un flux inattendu de petits dessins flirtant avec un hypothétique réel crèvent à la surface de la feuille. Carnet après carnet, ces milliers de dessins informes naissent alors. Ces « objets » comme il les appelle vont constituer une bibliothèque de membres dispersés. Le temps de la réalisation. Il récupère certains de ces « objets », les découpe, les copie sur calque et les projette in fine pour réaliser des sujets de peinture sur de grandes toiles tendues traditionnellement sur châssis ou sur des fragments de toile pré dessinés ou-et pré peints qui seront ensuite collés ou épinglés sur ces toiles. Parfois cette pratique se fera sur des fragments de planches de bois collés ou vissés entre eux. Pas de hiérarchie dans le choix des médiums et des subjectiles. C’est la fabrication des tableaux, une sorte d’immenses patterns privés de toute anecdote où la figure échappe à l’illustration. Visuel : Dessin signé Jean-François Lacalmontie.