Fabien Mérelle | Traversé(e)

Mise en scène d’une vie quotidienne, telle pourrait être la proposition de Fabien Mérelle pour cette nouvelle exposition. Elle s’organiserait dans les limites physiques d’un lieu de loisir, de travail, de création ou d’intimité personnelle. Mais comment s’incarne-t-elle et se présente-t-elle aux autres ? Dans les années 1950, le sociologue américain Erving Goffman prit pour thème lors de son étude consacrée à The Presentation of Self in Everyday Life (mise en scène d’une vie quotidienne) la représentation théâtrale, référence métaphorique avec la vie réelle. Confrontation des soi, jeu de frontière entre deux individualités qui doivent nécessairement s’envahir réciproquement tout en conservant leur autonomie et leur représentation réciproque d’elles-mêmes. C’est de cette tension entre le moi et l’autre dont il est question pour Fabien Mérelle en se présentant invariablement vêtu de son pyjama rayé, vêtement de pantomime pour mieux envahir subrepticement l’espace public d’une manière policée, douce, amère, ironique et finalement accéder à une certaine théâtralité dans laquelle interviennent ses proches, sa famille, scènes chimériques, oniriques qu’il traduit au fil de ses dessins d’encre et d’aquarelle. Ces derniers décrivent avec une science minutieuse un monde ou s’entrechoquent présent et passé, vivants et oubliés, humains et végétaux, personnages fantasques et animaux extraordinaires. Visuel : Vue de l’exposition Traversé(e), Fabien Mérelle. Photo galerie Praz-Delavallade.