Diana Righini | Fabrica Mundi

« Des drapeaux composés de chutes de tissus, une cabane faite de bric et de broc, des collages cartographiques, et des atlas dessinant des territoires aux frontières fluentes : la Fabrica Mundi de Diana Righini esquisse les traits d’un monde éclaté, en perpétuelle mutation. Glanant et recyclant des objets oubliés, des matériaux abandonnés, des images ou des informations, Diana Righini travaille à partir d’une multiplicité de fragments, et réactualise les principes du collage cher à Dada, aux surréalistes ou aux nouveaux réalistes. Car la “Fabrica Mundi” désigne davantage un modus operandi, un protocole artistique, que l’objet issu du processus créatif. Cette expression renvoie à la dynamique qui se trouve au fondement de tout geste artistique, plutôt que de fétichiser son produit final. Diana Righini assemble ainsi des fragments et les réorganise dans une configuration inédite qui leur prête un nouvel usage, une nouvelle signification, par rapport à leur fonction initiale. Dès lors, la démarche de l’artiste tend à nous offrir une nouvelle perspective sur les matériaux qu’elle collecte, à faire varier nos points de vue sur le monde et les objets qui le constituent. En somme, elle nous invite à nous mouvoir et à remettre notre pensée en mouvement, loin des catégories rigides et des stéréotypes qui irriguent l’opinion. » François Salmeron, critique d’art et chargé de cours à l’Université Paris 8. Visuel : Nous sommes tous le sud de quelqu’un d’autre (détail), Diana Righini, 2016.