Corine Borgnet | Sans Foi Ni Particule

« Corine Borgnet déploie au fil du temps une œuvre qui se construit dans sa singularité. Contestant les contraintes, autant techniques qu’esthétiques, elle se laisse guider par ses mythologies personnelles et trouve le médium le plus approprié pour les laisser se déployer. Post-it, résine, os de poulet, papillon, objets de récupération, cire, fusain, peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo… peu importe la matière, peu importe la manière… L’idée prime, vient ensuite le faire et le savoir-faire. Elle s’intéresse au monde du travail, (sur une période qui s’étale entre 2002 et 2012) la répétitivité des tâches, le management qui déshumanise l’employé, ou l’urgence de la cadence dans lequel sont maintenus les travailleurs pour introduire, via l’art, de la pensée dans le monde des affaires. Conjointement le monde de l’enfance, ou plutôt de la sortie de l’enfance l’attire et la fascine, (elle y revient de 2005 à 2015) par le dessin ou la sculpture donnant à voir des êtres hybrides et ambigus qui peuvent déranger autant qu’ils attirent. Le cabinet de curiosité, la vanité, le sexe, l’amour et la mort, sont autant de thèmes graves et immuables qui reviennent dans son travail et quelle traite avec un humour non dénué de sérieux, ou pour le dire autrement qu’elle exprime avec un sourire mi-coquin, mi-grinçant. Depuis 2015, elle tourne autour de la bourgeoisie. L’artiste la sonde, l’observe, la scrute. C’est ce qui l’amène à la particule… Cette fameuse préposition nobiliaire qui indique généralement l’appartenance de la famille à la noblesse. Or, Contrairement à une idée reçue, la particule ne saurait être prise comme une marque de noblesse (pas plus d’ailleurs que son absence empêche d’être noble) et pourtant - grande vertu d’une préposition – ce petit fragment reste souvent considéré comme l’élément constitutif de la noblesse elle même. N’en possédant pas dans son patronyme, mais descendant d’une famille déclassée socialement, Corine Borgnet porte un regard amusé et iconoclaste sur ces règles sociales et mondaines, fait fi des conventions et voler en éclats les tabous. » Isabelle de Maison Rouge (commissaire de l’exposition). Visuel : Pièce signée Corine Borgnet.