Caroline Denervaud

« Dans le contexte artistique contemporain, qui a fait des avant-gardes un nouveau classicisme, les peintures de Caroline nous ramènent à l’Ecole de Paris d’après-guerre. En effet, comment ne pas voir dans son travail une réminiscence de l’abstraction lyrique de Serge Poliakoff, ou encore des conversations qu’entretenait Maurice Estève avec ses toiles ? Chez eux comme chez elle, aucune image préétablie, aucune forme souhaitée à priori. La primauté est donnée au dialogue infini qu’entretiennent legeste et la couleur. A l’heure de l’éphémère et du pastiche, si l’on décidait de juger l’âme d’une œuvre d’art à son degrés d’incarnation, la sincérité de Caroline Denervaud ne ferait nul doute : chacun de ses gestes répond à un besoin inné, absolu et impérieux, si bien qu’il lui est impossible de tricher. (...) Dans la nouvelle série présentée aujourd’hui, l’importance de la couleur rejoint celle du geste pour ouvrir de nouveaux horizons picturaux. (...) La gamme chromatique donne désormais le ton, portée à son paroxysme par l’artiste en proie à son imagination, abandonnant les références au monde extérieur pour créer son propre univers et s’acheminer vers l’abstraction pure. En résulte un monde en perpétuelle mutation, où l’image jaillit de la palette. » Emmanuelle Oddo, commissaire de l’exposition. Visuel : Détail d’une toile signée Caroline Denervaud.