Brenna Youngblood | The Game of Life

Avec sa nouvelle exposition, The Game of Life, Brenna Youngblood présente une quinzaine de tableaux inédits intimement liés à son quotidien et à son environnement urbain. Plus que jamais, sa peinture vibre au rythme débridé de la ‘Cité des Anges’. L’artiste capte le pouls de la ville. Son œuvre retranscrit de manière instinctive le contraste entre les deux visages de Los Angeles: le côté glamour d’Hollywood, et le côté trash de South, Downtown, quartier rendu célèbre par les films et la culture hip hop, en particulier le gangsta rap.  L'artiste agrège dans ses tableaux les éléments les plus variés comme la ville brasse les populations d’origines sociaux-culturelles les plus diverses. De cette mixité, l’artiste puise l’inspiration et la force brute qui caractérisent son œuvre. Elle recycle et colle sur la toile peinte des matériaux de toute nature tel que du papier peint, du ruban adhésif, du carton, du tissu ou encore du linoleum imitant le bois ou la brique. Le tout procède d’un assemblage hétéroclite qui trouve un précédent pictural dans les fameux ‘combine paintings’ de Robert Rauschenberg (1925-2008, États-Unis). Les éléments hétérogènes fixés sur la toile sont noyés dans la peinture au point de disparaître. Cette tentative de dissimulation reflète une attirance pour l’abstraction de plus en plus prégnante dans son œuvre. L’artiste cache pour mieux révéler certains détails. Elle n’hésite pas à découper ou à déchirer la surface de ses tableaux afin d’en découvrir partiellement les couches picturales inférieures. Cette méthode dévoile soudain, comme par accident, un motif, une couleur ou un matériau à la texture différente si bien qu’on entre dans la peinture comme un archéologue exhume les strates du passé. Comme celui-ci, Brenna Youngblood préserve les traces du passage de son pinceau, ou des outils variés dont elle fait usage. L’honnêteté du peintre se manifeste ici comme la rigueur scientifique préside au travail de fouilles de l’archéologue.