Ai Weiwei | D’ailleurs c’est toujours les autres

Plus de 30 œuvres d'Ai Weiwei - dont plusieurs installations monumentales - produites entre 1995 et aujourd’hui sont exposées entre les murs du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, mais aussi dans l’ensemble du Palais Rumine qui abrite les musées d’archéologie et d’histoire, de zoologie, de géologie et de la monnaie. Le Musée de zoologie est ainsi habité par un dragon de cinquante mètres de long, en suspension au-dessus des visiteurs. Des œuvres en porcelaine, en bois, en aluminium, en marbre, en jade, en verre, en bambou et en soie ainsi que des papiers peints, des photographies, des vidéos et un film témoignent de la richesse de l’œuvre d'Ai Weiwei et de sa connaissance profonde de la tradition culturelle de son pays, la Chine. L’artiste détourne ces motifs, modes de fabrication et matériaux traditionnels de manière ludique ou iconoclaste (on y décèle un esprit proche de celui de Marcel Duchamp) pour formuler une critique – tantôt cachée tantôt manifeste – du système politique chinois. Parmi les œuvres les plus spectaculaires de l’exposition : Sunflower Seeds, vaste champ de graines de tournesol en porcelaine peintes à la main. L'artiste en a fait produire 150 tonnes soit 100 millions, dont 10 tonnes seront étalées dans la plus grande salle du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Après sa toute première exposition en Europe en 2004 à la Kunsthalle de Berne, l'artiste répond une fois encore à l’invitation de Bernard Fibicher, directeur du mcb-a. Cette exposition – la dernière du musée entre les murs du Palais Rumine avant son ouverture sur le site de Plateforme 10, à Lausanne - salue un artiste complet : plasticien remarquable, esprit encyclopédique, communicateur exceptionnel et homme engagé dans les grandes questions de ce monde. Visuel : 100 kg Sunflower Seeds, Edition of 10, © Faurschou Foundation.