Muriel Poli | The falling man

«  Ici le corps s’énonce et s’annonce. Se découvre dans son rapport au temps et à l’espace, simultanément dans ses dimensions individuelles, sociales et médiatiques. Muriel Poli l’enveloppe, le segmente, le fragmente, le découpe, le pourfend et, en conséquence, n’observe, le scrute, le dissèque. L’oeil donc au même titre que le regard. L’organe et la fonction indissociablement liés. (...) Chez Muriel Poli, encore et toujours, le corps et le regard donnent leurs assises à l’œuvre. Très concrètement, dans une dimension physique, dans leur matérialité. L’artiste utilise par exemple une pratique venue de l’antiquité mais peu répandue : le moulage. La nature n’est plus le parangon de la création artistique mais ce dont on lui en emprunte directement la forme. De plus le moulage se pratique dans la violence. Le modèle subit cette relation physique, quelquefois douloureuse. Une expérience charnelle qui se double ici d’une médiatisation artistique qui vise à métamorphoser le corps, dans sa complexité, sa présence aliénée au monde, dans le rapport à l’autre qui veut le saisir, le capter, se rendre possesseur et maître de son visage (sa figure) devenu concept. » Robert Bonaccorsi, directeur de la Villa Tamaris. Visuel : Dessin signé Muriel Poli.