Retro | Retropolis, échos du futur

« Se jouant d’époques et de matières. De codes visibles ou d’effets imperceptibles. Usant aussi bien du crayon que de la scie. D’un geste franc ou d’une ligne. Retro pose, dispose et oppose chacun de ses éléments. Sur ses papiers c’est en une diagonale franche qu’il sépare son “monde d’en haut” de son “monde d’en bas”. Aux perspectives chamboulées de ses cités fouillis répondent une géométrie apaisante et quelques codes choisis. En traits, en lignes, de ronds à carrés, d’éléments figuratifs à objets futuristes, il nous immerge dans sa fantaisie. Précis, fournis et détaillés, ses dessins sont à l’opposé de ses oeuvres mécaniques. De bois récupérés aux couleurs ternies, il juxtapose ses surfaces planes à une savante typographie et nous berce de nostalgie. Qu’il tranche ou qu’il trace. De ronds ou de carrés. De lignes en déliés. D’architectures en mondes incarnés. De lettres en chiffres, de couleurs au crayonné. De graffitisme à Futurisme. Alliant du plus épuré au plus sophistiqué, comme sortie des mains d’un maitre artisan ou de la plus prestigieuse Académie, l’oeuvre de Retro se nourrit d’anachronismes. Nous jetant hors du temps, faisant de nous les sujets d’un équilibre précaire, les acteurs d’un monde imaginaire, il rompt nos repères. En cherchant à nous déstabiliser, il ne fait pourtant que nous questionner : “et si tout venait d’ailleurs ?”. » Valériane Mondot, historienne de l’art. Visuel : Sans titre, Retro, 2015.