Sépànd Danesh | Des ruines pour origine

Les toiles du plasticien franco-iranien Sépànd Danesh nous content des histoires sans cesse différentes par le biais d'une iconographie mesurée et subtile. Ses souvenirs d'enfance en Iran, la fuite vers la France alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années, cette adaptation forcée à une nouvelle culture qui passe tout d'abord par l'apprentissage d'une autre langue et d'un autre alphabet (l'écrit et son geste hantent également Sépànd Danesh) : tout devient refuge pour l'artiste et c'est dans cette mémoire d'enfant qu'il puise aujourd'hui les ressources de son travail pictural. Tout part du coin, élément récurrent de la série de toiles. Le coin promet d'abord un retour à l'enfance par l'idée de punition, donc d'endroit où réfléchir, réparer mentalement ses propres erreurs. C'est devenu un lieu où l'artiste a tout « rangé » comme pour préserver ces objets d'une possible perte. Mais le coin indique également les notions de chute et d'élévation par sa verticalité, d'ascension intellectuelle induite par l'idée d'un lieu de recueillement imposé. Dans un coin, on est confronté à soi-même, ne pouvant fuir qu'en se détournant de sa propre réflexion. Visuel : Volupté, Sépànd Danesh, 2015, huile, spray et acrylique sur toile, 100 x 155 cm.