François Nugues | Conatus

« François Nugues utilise comme outil de prédilection un instrument propulsant de l’air. La couche de peinture à l’huile est posée sur la toile puis le peintre, d’un geste savant, méticuleux et répétitif, crée à l’aide de l’air des motifs abstraits à la lisière entre l’organique, le minéral et même l’architectural. Domptant l’aléatoire de l’air par des dessins préparatoires, Nugues plonge alors le spectateur dans un univers sensible, sensuel et même introspectif. Il est question de conscience dans la production de cet artiste qui interpelle ses sens, nos sens afin de les mettre en relation avec le monde extérieur. Sa peinture se dote alors d’un rôle d’intercepteur. Elle guide notre regard dans les plis, les circonvolutions, les strates, les alvéoles, les nervures dessinées par l’air dans la matière. Nous y voyons aussi bien des fossiles, des corps enlacés, les drapés de tissus soyeux ou veloutés ou d’alambiquées constructions architecturales. D’autant que la réminiscence des hauts buildings désaffectés du centre-ville de Los Angeles découverts lors de sa résidence d’artiste à la “Otis School” est assez récurrente dans son travail. Nugues aime les lignes, les tracés de l’architecture et sait y lire la romantique lutte entre le lierre et la pierre quand la nature reconquiert son droit. Une grammaire de motifs et de formes. » Nathalie Becker. Visuel : Encre sur papier, François Nugues.