Didier Petit | Habere

Didier Petit

« Je ne saurais tenir pour acquis les définitions proposées pour le mot « Habere », car elles présentent toutes les structures d’un corps (organique, inorganique, minéral, terrestre, céleste, sentimental etc…) et suscitent presque toutes les étapes de dépendance, pas à pas, de celui-ci face à lui même, à l’autre, à l’étranger et au territoire. Où posséder c’est être et avoir tout à la fois, où contenir, porter en soi, sur soi, détenir revient au corps interne, comme l’on dit de l’oreille interne, tympan de soi intensément constitué qui me tient, m’édifie et m’individualise. En être maître est déjà plus douteux, plus fragile, plus difficile à tenir. (...) D’abord prendre et garder, tenir un territoire, pour survivre ! Y échafauder une fonction, protectrice et nourricière, l’administrer, même si cet état peut paraître si petit, c’est une construction morphologique si complexe, si dense, si changeable, si multiple (...).  Etre à l’intérieur de soi, avoir momifié chaque strate où le pas à franchir (l’opercule) traite la constitution comme une identification où se mêle semblance, ressemblance et dissemblance. » Didier Petit (février 2016).